samedi 26 septembre 2009

Résumé séance 6 - Sauvetages et subterfuges

Séance du 17 septembre

Acculé dans un coin de la salle, Amour manque de tomber sous les coups des épées gobelines. Il puise dans sa rage barbare une vitalité surnaturelle qui le maintient sur pieds, la mort en sursis. Voyant leur compagnon en difficultés, Mishka et Gorash décident de lui porter secours. Le gnome riposte sournoisement en attaquant dans le dos l'un des agresseurs du barbare. Le shaman quant à lui fait appel à la puissance des esprits pour soigner son compagnon goliath. De l'autre côté de la salle, Eleryl est également en difficulté. Le barde entreprend une feinte visant à laisser croire qu'il n'est plus une menace pour ses assaillants. Earan se précipite pour s'interposer entre lui et un archer gobelin menaçant. Les héros puisent dans leurs dernières ressources et, œuvrant maintenant de concert, parviennent à reprendre le dessus. Un à un, les gobelins commencent à tomber. L'un d'eux est achevé net par Amour et Mishka lors d'une vaine tentative de fuite. L'archer gobelin, dernier survivant, périt sous les griffes de l'esprit panthère de Gorash… Les aventuriers pansent leur blessures, et se remettent de leurs émotions, chacun à sa manière. Eleryl s'intéresse à l'histoire et l'architecture du fort. Les héros se trouvent probablement dans un ancien cellier. Sur l'un des murs, on distingue une lourde porte de pierre couverte des bas reliefs, et d'inscriptions en vieux commun. Il s'agit vraisemblablement de l'entrée des catacombes du fort, où reposent les chevaliers tombés en défendant le royaume du Cormyr depuis cet avant-poste. Une fresque particulière illustre la vie d'un grand seigneur (peut-être s'agit-il de Sire Keegan) qui à la fin de sa vie retourna sa lame contre sa propre famille et ses hommes dans un accès de folie qui causa finalement sa perte. Pendant ce temps, Amour dévore la chair de ses ennemis morts. Mishka et Earan leur font les poches, et fouillent les environs. Le voleur dégote une précieuse bouteille de vin intacte datant de l'époque et apparemment bien conservée. La sorcière drow met la main sur un grand bâton sculpté qu'elle identifie comme étant magique. La forme du pommeau évoque celle d'une tête de dragon. Les autres compagnons reconnaissent aisément le bâton de marche de Douven, leur ami naturaliste. Gorash inspecte des traces de sang humain sur le sol qu'il attribue à des corps ensanglantés trainés sans ménagement.

La salle voisine, pas encore complètement déblayée, est utilisée comme entrepôt où les gobelins stockent, dans un désordre le plus total, leurs vivres (viande avariée et eau croupie) et leur matériel d'excavation (pioches, pelles, restes de poudre, chariots délabrés). Une toile grossière fait office de rideau qui s'ouvre sur un couloir sombre. Mishka est persuadé que le passage est piégé. Seul, il en entreprend une fouille minutieuse, mais infructueuse. Un cri strident retentit alors. Amour et Gorash localisent sa provenance. Faisant demi-tour, ils courent dans direction des bruits, s'engouffrant dans un autre couloir encore inexploré. Pour le féral, cela ne fait aucun doute, c'est le cri de douleur d'une femme ou d'un enfant. Eleryl et Earan, moins rapides, essayent de suivre le mouvement. Arrivés au niveau de l'entrée des souterrains, ils entendent une petite voix. Les deux aventuriers avancent prudemment dans l'escalier, de peur de tomber nez à nez avec de nouveaux gobelins. Mais ils reconnaissent Tristan Padraig, le fils du seigneur du village. Seul et visiblement très apeuré, il est vêtu d'une cotte de mailles trop grande pour lui, et ses deux mains tremblantes lui sont nécessaire pour brandir une épée courte. Tristan reconnait les héros et se sent tout d'abord rassuré par leur présence. Il explique être à la recherche de son amie Delphina disparue. Une piste qu'il suit depuis ce matin l'a mené jusqu'à la forêt puis jusqu'aux ruines du fort. Le tiefelin et la drow, tous deux à la morale douteuse, envisagent d'utiliser le gamin comme éclaireur, voire comme bouclier en cas de problème. Eleryl tente donc de convaincre le jeune humain de passer devant. Tristan refuse, totalement paniqué par cette suggestion, mais consent néanmoins à les accompagner à condition de rester prudemment sur les talons du barde.

Amour et Gorash arrivent devant une porte en bois d'où proviennent les cris. Amour s'impatiente. Eleryl, Earan et le jeune Tristan les rejoignent enfin. Mishka arrive également. Eleryl recommande une approche diplomatique à la situation. Mais son ami le barbare ne l'écoute déjà plus: Amour défonce la porte et pénètre dans la pièce. Quel horrible spectacle! Les héros reconnaissent la petite Delphina, allongée et attachée à une table ensanglantée, au milieu d'une salle de torture. Des instruments et machines de torture jonchent la pièce. Quatre horribles créatures humanoïdes poilues et plus grandes qu'un homme se tiennent dans la pièce: des hobgobelins. L'un d'eux a le visage recouvert d'un masque de cuir et brandit un tisonnier chauffé à blanc. C'est le bourreau. Par une interjection gutturale dans un langage commun très approximatif, il menace de tuer sa petite captive si les aventuriers osent entrer dans la salle. Mais avant même qu'Eleryl ou Gorash ne parviennent à engager une quelconque négociation, Amour le barbare se rue déjà à sa rencontre. Il contourne la table de torture, et vient fracasser sa hache à deux mains contre le bourreau. Voyant qu'une issue diplomatique est compromise, les compagnons du goliath, se jettent à leur tour dans le combat. Leur rapidité, leur adresse, et un peu de chance leur permettent l'éliminer le hobgobelin avant qu'il ne puisse mettre sa menace à exécution. Les autres créatures ripostent. Deux hobgobelins se saisissent de lourdes chaînes hérissées de pointes, et les font tournoyer autour d'eux. Ils se battent de concert et leur formation leur octroie une impénétrable défense. Le troisième lacère les jambes des héros avec une épée noirâtre et peu singulière. Mishka fait à plusieurs reprise la douloureuse expérience de cette lame tortueuse et découpée qui déchire ses chairs et le paralyse. Earan et Gorash combattent à distance selon une tactique de soutien désormais bien éprouvée. Eleryl use d'invectives verbales et de chants, souvent accompagnés d'élégantes passes d'armes à la rapière. Malgré leur taille, et leur aspect menaçant, les créatures goblinoïdes s'avèrent en réalité moins résistantes qu'elles en ont l'air. En quelques poignées de secondes, l'issue du combat est acquise. Seul un hobgobelin est encore debout. Eleryl lui somme de se rendre. Il accepte la reddition contre la vie sauve. Amour lui serre la main; il s'est bien battu. Le hobgobelin reconnait la supériorité du grand guerrier goliath et accepte sa défaite. Il remet à Amour son épée en guise de trophée. Devant cette démonstration d'un certain code d'honneur, les héros consentent à respecter leur parole, et à lui laisser la vie sauve.

Gorash libère la petite Delphina, vivante mais gravement blessée et traumatisée. Le shaman lui prodigue quelques soins apaisants. Tristan est sous le choc. Derrière la salle de torture, les héros découvrent plusieurs cellules exigües. L'une d'elles est occupée par un paysan, en haillons, torturé lui aussi. Blessé et à bout de force, il parvient quand même à répondre à quelques questions. Il apprend aux héros qu'un culte maléfique occupe le niveau inférieur. Un homme qui correspond à la description de Douven a été emmené par les gobelins, il a peu de temps, sans doute pour être sacrifié. Dans une autre cellule, un gobelin dissident a été enfermé par ses congénères. Il supplie les aventuriers de le libérer, prétend qu'il pourrait les aider, qu'il connait les ruines comme sa poche. Earan ne l'entendent pas de cette oreille. Le gobelin les trahirait à la première occasion, et il vaut mieux éliminer tout de suite cette menace. Une flèche fuse en direction du gobelin mais ne fait que le blesser. Les compagnons de la drow la convainquent de différer l'exécution et de considérer les propos de la petite créature dissidente. Le gobelin se nomme Splug. En désaccord avec son chef, un certain Bolgron, il a refusé de se plier aveuglément à l'autorité d'une secte humaine, et espérait fomenter une rébellion pour libérer son clan de cette forme d'esclavage. Il fût jeté aux cachots. Il indique aux héros qu'on accède au niveau inférieur par les catacombes, dont la porte est verrouillée. Selon lui, Bolgron en possède une clé, qu'il garde toujours sur lui. Les gobelins ont établi leurs quartiers dans une zone plus à l'est des souterrains. Il y a aussi quelques hobgobelins avec eux. Splug estime le nombre total d'occupants à une quinzaine environ. Mishka propose d'éviter l'affrontement, après tout la porte des catacombes est certainement crochetable. L'idée ne plait guère à Amour qui préfère éliminer la menace immédiatement. Eleryl se range à cet avis, craignant que les gobelins ne coupent plus tard leur éventuelle retraite. Splug leur confie qu'il suspecte l'existence d'un passage secret qui permettrait à Bolgron de fuir depuis ses quartier.

Eleryl et ses compagnons mettent alors au point un stratagème. Ils rassemblent de petits tonnelets contenant des restes de poudre, et remettent en état un chariot sur lequel ils disposent l'explosif. Ils disposent une mèche courte et recouvrent le tout de détritus en tout genre. Ils confient à Splug la mission de tirer le chariot au cœur du quartier ennemi, mais sans lui révéler que la longueur de mèche ne lui permettra sans doute pas de fuir pour échapper lui-même à l'explosion. Amour surveillera le bon déroulement de l'opération depuis le fond du couloir. Les autres héros se mettent à la recherche du passage secret. Mishka le découvre enfin, dans l'angle du couloir qu'il avait examiné plus tôt. Le mécanisme est relativement simple. Un pan de mur pivote sans bruit. Le passage est très étroit et mène à un pan de mur similaire. De l'autre côté, des ronflements se font entendre. Mishka entre discrètement. Un gobelin ventripotent, sans nulle doute Bolgron, est endormi sur son lit. Des rideaux épais isolent sa couche du reste de la chambre, assez vaste, et gardée par deux hobgobelins. Amour fait partir Splug et le chariot piégé, puis court immédiatement rejoindre ses compagnons, préférant finalement l'action à une passive observation. Lorsque l'explosition retendit, Mishka enfonce la lame de sa dague dans la gorge de Bolgron. Celui-ci, égorgé et couvert de sang, est pris de convulsions. Amour rejoint son ami gnome et achève le gobelin d'un violent coup de hache. Les deux hobgobelins n'ont pas repéré les héros et sont sorti en direction de l'explosion. Mishka trouve la clé des catacombes dans la poche du cadavre, et s'approprie aussi quelque richesses amassées dans un petit coffre au pied du lit.

vendredi 11 septembre 2009

Résumé séance 5 - Alliés et ennemis

Séance du 3 septembre 2009

Gorash et Earan rejoignent leurs compagnons à l'auberge. Ses derniers se réveillent à peine. Les héros font ensemble le point sur la journée de la veille et les options qui se présentent à eux. Gorash les convainc t de se rendre au conseil, avant toute chose, malgré les réticences de certains, notamment Eleryl. Ils croisent en chemin Thair Cogne-charbon qui s'y rend également, ayant hérité du siège de conseiller du feu Bairwin. La séance se déroule au manoir des Padraig dans une vaste salle du rez-de-chaussée qui sert plus souvent pour des banquets que pour des réunions politiques. Sont déjà présents, le seigneur Ernest Padraig, le capitaine Rond Kelfem, la prêtresse Linora, l'aubergiste Salvana Walfron et le sage Valthrun dit le prescient. Thair Cogne-charbon entame la séance par un petit scandale: il refuse de s'asseoir sur une chaise précédemment occupée par un traître Sembien, réclame une autre chaise, et menace de détruire celle de Bairwin à grands coups de marteau de guerre. Gorash intervient en médiateur, lui propose sa chaise, s'asseoir lui-même à même le sol, et restaure ainsi le calme. Le premier sujet à l'agenda et le problème de Bairwin et du culte de Shar. Les héros présentent les faits, corroborés par Linora, qui explique tous les dangers et la sournoiserie des adorateurs de la déesse maléfique. Personne n'est capable de dire combien de villageois ont été ainsi endoctriné, ni s'il existe d'autres temples de Shar dans la région, voire au sein même du village. Il est ensuite question des Kobolds. Rond Kelfem estime leur nombre à une cinquantaine de créatures grand maximum. Les héros signalent qu'on trouve en revanche sur les registres trouvés chez Bairwin de l'équipement pour une centaine d'individus. Rond reste sceptique. La réunion est alors interrompues par l'irruption d'une paysanne en furie que les gardes en faction n'ont pas réussi à arrêter. Celle-ci, en proie à la panique, s'adresse à Padraig et à l'assemblée. Elle explique que son mari a disparu. Depuis hier. Qu'il lui est arrivé quelque chose. Qu'elle a fouillé la grange, inspecté les champs. Que cela ne lui ressemble pas. Qu'il faut faire quelque chose. Qu'elle craint le pire... Les héros l'interrogent rapidement mais n'apprennent que peu de chose de la pauvre femme. Le culte de Shar ou les kobolds sont deux suspects potentiels tout désigné. Le conseil prend fin.

Les héros gardent pour eux le secret de la tombe de Douven. Mais une question taraude l'esprit d'Eleryl et Gorash. Si le cadavre n'est pas celui de leur ami ethnologue, qui est réellement la victime? Lortor, l'assistant de Bairwin, n'est quant à lui pas au village, soit disant parti pour une vague commission. Une courte enquête au village leur permet d'apprendre une particularité de l'assistant du marchand sembien: Lortor a une démarche asymétrique, une sorte de boitillement. Ils en auraient le cœur net. Eleryl, Gorash, Earan et Mishka font quelques préparatifs avant de quitter le village. Ils obtiennent quelques potions de soins de la part de Linora, et remplissent leur besace de rations de nourriture chez Salvana. On leur prête également une mule, et un peu de matériel (pioche, pelle, corde...). Amour s'impatiente; les Goliaths n'ont nul besoin de mule, trouvent leur nourriture quand ils ont faim, et leurs mains nues constituent leurs meilleurs outils. Rond Kelfem leur propose également l'aide d'un guide, un des garde de l'active, prénommé Wil, mais les héros déclinent l'offre. Ayant une meilleure idée en tête pour le rôle du guide, ils demandent des précisions sur la localisation de la cabane de la chasseresse elfe Ninaran. Puis ils partent enfin.

Destination: le cimetière. Ils rejoignent la route principale et l'empruntent vers le nord. Ils bifurquent ensuite vers l'ouest et arrivent rapidement au petit cimetière. L'endroit est désormais désert. Amour ressent une présence animale qui le dérange, mais il n'arrive pas précisément à la qualifier. Depuis la venue de Gorash et Earan le matin-même, le foyosseur a fait son office, et la tombe de Douven est maintenant close. Les héros exhument le malheureux. Un examen attentif du cadavre confirme leurs soupçons: son tibia gauche est légèrement arqué. Ils referment la tombe. Eleryl s'intéresse aux caveaux en ruines, vestiges de l'ancien empire du Cormyr qui se dressent dans le cimetière. Le plus grand d'entre eux est un caveau familial mentionnant le nom de Keegan. D'après les légendes rapportées par Valthrun, Sire Keegan était autrefois le commandant du Fort de Gisombre. Cependant aucun des sarcophages de pierre ne mentionne ce titre de noblesse. Eleryl en conclue que le caveau appartient sans doute à de la famille plus éloignée qui résidait à l'époque au village plutôt qu'au fort-même.

Destination: la cabane de Ninaran dans la forêt. Gorash guide ses compagnons sur un chemin continuant vers l'ouest, à travers la forêt qui jouxte le cimetière. Le chemin est peu fréquenté, et ceux qui l'empruntent savent se déplacer dans la nature sans laisser de traces. Par chance les pluies matinales ont laissé un terrain légèrement boueux, qui facilite un peu le travail du shaman dont les compétences sont mises à rude épreuve. Alors qu'ils ne sont plus très loin de leur destination, Amour sent à nouveau cette odeur animale et le sentiment une présence autour d'eux. Gorash découvre dans la flore alentour des fils de soie, comme ceux tissés par des araignées ou des insectes apparentés. Prudemment, et sans bruit, les héros poursuivent leur chemin, arme au poing. Ils parviennent à l'orée d'une clairière. Un sifflement vient briser le silence. Les bruit de feuilles se font entendre autour des héros. Les bruits s'éloignent. Le sentiment d'oppression se dissipe. Les aventuriers s'avancent. Au centre, de la clairière, une cabane en bois, sur pilotis. Sur les marches du seuil de la porte, Ninaran, visiblement avertie de leur présence, leur fait des signes. Les héros expliquent à l'elfe des bois la raison de leur présence, lui parlent de la secte, et sollicitent son aide. La chasseresse ne semble avoir d'oreilles - pointues et fort jolies d'ailleurs - que pour les paroles du charismatique Eleryl. A la mention du culte de Shar, elle présente aux héros un pendentif qu'elle porte autour du cou, semblable à ceux retrouvés sur les cultistes. Elle explique avoir eu des soupçons quant à l'existence d'une telle secte, et que ses investigations l'ont menée vers la région des grotte à l'est, où elle a trouvé le médaillon. La chasseresse se dit inquiète des menaces qui planent sur le village malgré l'éloignement de sa cabane, et accepte d'accompagner les aventuriers jusqu'à leur prochaine destination.

Destination: le Fort de Gisombre. Ninaran guide le groupe à travers la forêt puis les champs, en direction du nord-est. Par endroit, certaines traces témoignent de la présence récentes de kobolds. Redoublant de prudence, la guide évite les routes, et progresse à couvert. Bientôt les ruines du fort sont visibles dans les hauteurs des pentes montagneuses. Une torche abandonnée éclaire partiellement l'endroit, qui semble désert et sans danger apparent. Mais autre chose inquiète la guide elfe. Elle propose à Eleryl une exploration des environs, jugeant qu'à deux ils seraient plus discrets, pendant que le reste du groupe explore les ruines. Malgré les regards pleins de sous-entendus de la chasseresse, le barde décline la proposition, et fait remarquer que l'en matière de discrétion le gnome voleur serait un meilleur choix. Visiblement à contrecœur, Ninaran et Mishka consentent donc à faire équipe pour cette mission. Le reste du groupe s'avance dans les ruines. Gorash identifie plusieurs type de traces, humaines, et humanoïdes, kobolds et autres créatures similaires. Les aventuriers observent aussi les signes évident d'activités de déblaiement, d'excavation. Les travaux n'ont pas été fait avec beaucoup de subtilité. De la poudre a été utilisée par endroits. Des blocs de pierre ont été dégagés à la pioche, d'autres détruits à coups de masse, autant de témoignages archéologiques du vieux Cormyr maltraités avec la plus grande indifférence. Plus loin, un cratère a été creusé. En son centre, un passage, évoquant un ancien escalier en ruines pas tout à fait déblayé, s'enfonce vers les anciens sous-sols du Fort de Gisombre. Mishka rejoint enfin le groupe. Ninaran, intriguée par une piste suspecte découverte pendant sa ronde, et plutôt réfractaire à l'idée de les accompagner sous terre, décide de quitter le groupe, et se propose de protéger leurs arrières. Eleryl est plutôt suspicieux devant l'étrange comportement de l'elfe, mais la laisse partir.

Les héros, tous nyctalopes, s'enfoncent dans les profondeurs. Ils aboutissent à une salle carrée, sorte de hall où se dressent quatre larges colonnes. Des couloirs se distinguent sur les trois autres côtés. Ne laissant guère le temps de la réflexion à ses compagnons, ni celui au voleur de rechercher s'éventuels pièges, Amour s'élance droit devant lui vers le couloir qu'il juge être le moins sombre. A peine parvient-il au niveau des colonnes, que le sol s'effondre sous son poids de Goliath. Les dalles de pierre s'écrasent en grand fracas quelques mètres plus bas. A la surprise générale, le barbare parvient alors à réaliser un remarquable saut périlleux, et se retrouve en un instant, indemne, sur ses deux pieds, de l'autre côté de la fosse. Mishka inspecte le piège, maintenant sans danger: probablement un ancien puits, un bassin, ou encore une fosse d'aisance, du temps reculé où le fort était habité, transformée depuis en un système d'alarme simpliste mais efficace. Mais ni ces considérations historiques, ni le sens du danger, n'émeuvent Amour, qui poursuit sa progression à grandes enjambées. Ses compagnons lui emboitent le pas dans le couloir. La salle suivante est en forme de L, probablement un ancien entrepôt ou une ancienne cave, faiblement éclairée par une torche murale. On distingue plusieurs paillasses disposées sur le sol. La salle est occupée par cinq petites créatures poilues d'un brun verdâtre, aux oreilles et aux dents pointues, dont les yeux luisent dans la pénombre: des gobelins! Avertis par le récent vacarme, les créatures sont prêtes au combat. Elles engagent le combat dès que les héros entrent dans leur dortoir, dans une cacophonie de petits cris stridents. Amour, Eleryl et Mishka, certains de ne faire qu'une bouchée de ces adversaires, foncent vers les gobelins, arme au poing. Les javelines et les flèches des gobelins fusent vers les trois imprudents. La violence des impacts transperce leurs armures. Sans concertation, ni tactique, les héros visés ripostent instinctivement en représailles. Earan et Gorash tentent de les couvrir leur compagnons à distance depuis une position plus en retrait dans le couloir. Les gobelins, en armes et armure, s'avèrent redoutables au corps à corps, notamment pour Amour, qui se retrouve pris en tenaille. Le combat est mal engagé pour les aventuriers, qui se sont laissés surprendre, mais il n'ont pas dit leur dernier mot...